Le titre est volontairement provocateur, car je sais que beaucoup d’entre vous se pose 1000 questions à ce sujet et cela est bien normal étant donné la défiance que certains peuvent parfois vous renvoyer au visage. Il suffit de voir les commentaires souvent moqueurs de certains cuisiniers « à l’ancienne » qui fustigent cette méthode d’apprentissage, en expliquant fièrement qu’il n’ y a pas mieux que l’école en présentiel. A ces personnes j’aimerais leur répondre que je suis d’accord avec eux, à quelque chose près : oui dans un monde idéal, sans inégalités sociales, sans difficultés financières et sans erreurs de parcours, c’est bien entendu la voie royale pour exercer ce métier merveilleux qui est celui de cuisinier. Je pense que beaucoup d’entre nous aurait adoré pouvoir le faire. Mais cela s’arrête là. Pour le reste je ne suis pas d’accord. A une époque où on ne trouve plus de cuisiniers pour travailler en cuisine, menaçant ainsi des dizaines d’établissements de fermeture par faute de main d’œuvre, cela me semble déplacé de « cracher » ainsi sur des « apprenants », qui certes n’ont pas le pédigrée escompté, mais qui ont pourtant pour eux LA PASSION et l’enthousiasme pour ce domaine.

Cela démontre quoi : que malgré les erreurs de parcours, le CAP cuisine en candidat libre met en lumière des talents indéniables. Des gens courageux (car ce n’est pas donné à tout le monde de s’attaquer SEUL à ce genre de gros morceaux), qui savent rebondir face à une situation professionnelle qui ne leurs convienne plus ; tenaces sur la durée, débrouillards, organisés et autonomes… Ce sont autant de qualités pour travailler en cuisine. Alors oui peut-être qu’ au départ ces personnes seront un peu plus lentes que les autres (et encore ça ça n’est pas dit car cela dépend vraiment des gens), elles ne seront peut-être pas habituées à travailler dans une cuisine professionnelle etc. Mais cela n’est en rien un obstacle pour autant ! Car tout ça peut s’apprendre sur le tas. Combien de chefs ont réussi alors qu’ils n’étaient pas du métier ? Le plus important est d’être motivé, le reste suivra .

Tout ça pour dire qu’il faut arrêter ces discours « élitistes » et avoir plus d’ouverture d’esprit. Il y a de la place pour tout le monde. Même si en tant que candidat libre, vous vous sentez amoindri comparé aux apprentis, vous devez arrêter de ressentir ça, car vous avez de la valeur. Et pour avoir passé ma pratique dans ces mêmes conditions (seule candidat libre avec 7 apprentis), je peux vous dire que j’étais peut-être la plus vieille (39 ans) et la moins expérimentée, mais bien parmi les plus rigoureux et les plus motivés des candidats. Et ça le jury l’a vu.

Le jour de l’examen, le jury ne regarde pas si vous êtes en candidat libre ou non. Vous êtes traité au même niveau que les autres. Ce qu’il regarde avant tout c’est comment vous vous débrouillez sur le terrain, comment vous gérez votre temps, votre espace de travail, votre stress, vos connaissances techniques etc. Votre statut il s’en fiche. La plupart des « capistes » en candidat libre que je connais (et je commence à en connaitre beaucoup lol) ont obtenu leur diplôme sans soucis et sont considérés comme des cuisiniers à part entière. Les diplômes délivrés sont les mêmes pour tous.

Avoir le statut de candidat libre, n’est pas un statut au rabais. Au contraire soyez fier de vous :

  • vous avez accompli ou êtes en train d’accomplir quelque chose de pas commun qui montre votre force de caractère et votre détermination (encore plus si vous n’avez aucune formation à distance ! ) ;
  • vous allez grâce à votre pugnacité pouvoir vous sortir d’une situation qui était peut-être difficile pour vous. Vous avez activez un levier qui va vous permettre de trouver du travail facilement ; ou bien qui va vous permettre de vous mettre à votre compte. C’est tout à votre honneur !

Beaucoup de mes connaissances qui sont passées par ce statut s’épanouissent aujourd’hui en tant que chef de leur propre business food et je trouve cela magnifique !

C’est pour cela, restez motivés les amis et n’ayez plus ce syndrome de l’imposteur car vous méritez largement votre place. Les éventuelles lacunes ça se comble, la vie est longue et rien ne vous empêchera de faire des petites formations courtes sur certains points spécifiques, plus tard quand vous le pourrez. Soyez fier d’être pleinement acteur et maître de votre destinée. Bravo à vous et ne lâchez rien !

Si vous avez eu comme moi ce parcours et que vous vivez maintenant de votre passion, en tant que salarié ou en tant que chef d’entreprise, racontez-nous votre expérience en commentaire ! Cela pourra en encourager plus d’un !

Publié par :Barbara Trégnier

entrepreneuse food passionnée

Un commentaire sur “Est-ce un statut au rabais que d’être en candidat libre en tant qu’autodidacte ?

  1. BRAVO POUR CES RÉFLEXIONS ET COMMENTAIRES QUI DISENT TOUTE LA VOLONTÉ QUE VOUS AVEZ MISE DANS LA PRÉPARATION DU DIPLÔME DU CAP CUISINE ET FÉLICITATIONS POUR LES CONSEILS QUE VOUS DONNEZ. ORGANISATION, ENTRAINEMENT, PERSÉVÉRANCE ET COURAGE SONT LES MAÎTRES MOTS QUI GUIDERONT LES FUTURS CANDIDATS COMME ILS M’ONT GUIDÉ IL Y A 5 ANS…ALORS QUE J’AVAIS 68 ANS ! JEUNE RETRAITE J’AVAIS LE PROJET D’ÉCRIRE UN OPUSCULE D’ESSENCE CULINAIRE SUR MA RÉGION DU BORDELAIS GRACE A DES RENCONTRES AVEC « D’ANCIENNES CUISINIÈRES ». TOUTE LEUR VIE ELLES ONT PRÉPARÉ HUMBLEMENT DES RECETTES PARFOIS NÉGLIGÉES OU OUBLIÉES AUJOURD’HUI, RECETTES QUE JE CONSIDÈRE COMME ÉLÉMENT D’UN PATRIMOINE QU’IL FAUT SAUVER ET TRANSMETTRE. CINQ ANS APRÈS JE POURSUIS MA QUÊTE, UNE RECHERCHE FACILITÉE PAR TOUT CE QUE J’AI APPRIS LORS DE MA PRÉPARATION DU CAP. RIEN N’EST IMPOSSIBLE POUR TOUS CEUX CHEZ QUI BRILLE LA PETITE FLAMME DE LA PASSION DE LA CUISINE : LE SECRET POUR ATTEINDRE LE BUT FIXÉ EST DE CUISINER ET ENCORE DE CUISINER, DE S’ENTRAINER ET ENCORE S’ENTRAINER POUR ACQUÉRIR UNE VRAIE PRATIQUE MIXANT SAVOIRS ET AUTOMATISMES.
    BON COURAGE A TOUS CEUX QUI S’EMBARQUENT DANS L’AVENTURE !
    BERNARD

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