Bonjour tout le monde aujourd’hui je prends le temps de me poser 5 mn pour vous faire un petit bilan de mes différentes expériences en immersion professionnelle.

L’immersion professionnelle késako?

C’est un dispositif proposé par Pôle Emploi qui permet aux demandeurs d’emploi de découvrir un métier, mais également de confirmer une voie professionnelle. En tant que candidat libre, il est impossible de se procurer des conventions de stages classiques, à moins de s’inscrire à une formation à distance qui délivre le fameux sésame. Donc ce dispositif peut-être intéressant et c’est toujours ça de pris, même si ce n’est que pour quelques jours.

Si cela vous intéresse rien de plus facile : Parlez-en à votre conseiller Pôle Emploi, contactez l’entreprise de votre choix et voyez si elle est susceptible de vous prendre. Une fois que tout le monde est ok, calez vos dates avec l’entreprise, faites signer la convention par toutes les parties et voilà. Attention par contre les immersions ne durent que quelques jours malheureusement (à voir avec votre conseiller).

P.S : Le récit qui va suivre a été écrit au fil de mes immersions.


Première immersion : un traiteur

J’ai choisi ce domaine car il m’attire depuis quelques temps déjà et j’avais envie de voir les réalités du terrain pour un projet futur que j’ai dans la tête.

Ce que j’ai adoré :

  • Travailler dans une vraie cuisine professionnelle et plus dans ma petite cuisine mal agencée.
  • le rythme de travail : J’ étais vraiment à la traine, mais malgré ça j’ai adoré être dans ce rythme soutenu ! Faire partie d’une équipe, entendre le bruit des casseroles, sentir les bonnes odeurs. Ça m’a beaucoup plu. J’avais l’impression d’être à ma place.
  •  Observer en douce le savoir-faire du chef et du cuisinier : c’était magique. Leur manière de découper les légumes, de cuire les viandes, d’étaler les pâtes etc. Tout avait l’air si simple, il y avait vraiment quelque chose d’artistique là dedans. Un beau spectacle pour moi petite blogueuse novice.
  • Observer leur manière de travailler et de s’organiser : encore un truc qui m’a bluffé. Le matin ils regardaient ce qu’il y avait dans la chambre froide et ils décidaient au fur et à mesure des recettes qu’ils allaient faire. J’ai trouvais ça top!
  • L’équipe : les collègues et la gérante étaient super gentils. Après presque 5 ans à garder mes enfants, ça m’a vraiment fait du bien de revenir dans le monde professionnel. C’est galvanisant!

Ce que je n’ai pas aimé :

  • Le comportement du chef : j’ étais face à tout ce qui m’a toujours rebutée dans ce métier et qui a fait que j’ai mis tant de temps à sauter le pas.

Avant même de signer la convention j’ai senti que cela ne l’enthousiasmait pas vraiment d’avoir à me gérer. En y repensant je pense que c’est sa femme qui a du faire le forcing pour qu’il me prenne. Il a mis un froid glacial et une distance direct entre lui et moi. Je me suis dis que ça devait être sa manière de gérer ses troupes, je ne me suis pas plus formalisée que ça. Je me suis montrée motivée et volontaire malgré tout. Car j’ étais vraiment contente et reconnaissante de vivre ce que je vivais! Or je me suis rendue compte avec les jours qu’il n’était désagréable qu’avec moi. A peine bonjour, toujours en train de me rabaisser (“t’es pas une flèche, t’es pas douée, tu fais que de la merde”), toujours agacé quand je lui posais une question, alors qu’il rigolait et était super sympa avec le reste de l’ équipe, même avec  le nouveau cuisinier tout fraîchement arrivé après moi. Ok je me suis dis, il doit pas être fan des “stagiaires” ou ma trombine ne lui revient pas… ce que j’ai accepté et j’ai continué à faire mon job comme j’ai pu, même quand il ne me donnait aucune indication. Mon expérience se résumait à éplucher des légumes de toute sorte (un matin j’ai épluché 10 kg de patates en plus des oignons et autres légumes), 1 ou 2 pâtes à gâteaux et beaucoup de plonge. Je ne l’ai pas mal pris car j’étais là pour apprendre et car j’avais des lacunes en découpe de légumes. Tout était bon à prendre pour préparer mon examen. Je gardais toujours le sourire ce qui en reflechissanr devait l’agacer lol.

Puis la goutte d’eau de trop : Il m’a hurlé dessus car j’essayais de répondre à sa question. Ma réponse ne lui a pas plus  (pour la petite histoire tout part du fait qu’il me demandait de lui montrer le centre d’un carré de papier sulfurisé, dans le but de faire un couvercle avec. Or ma réponse ne lui convenait pas. Il me criait dessus et me montrait le bord de la feuille qui était pour lui le centre, au lieu de me montrer le milieu de la feuille. Quand j’ai tenté de lui expliquer mon point de vue il m’a ordonné d’arrêter de lui répondre et m’a hurlé dessus en me disant : “Tu te tais!! Ici tu me dis OUII CHEEF et tu te taiiis”. Alors que personne ne l’appelle ainsi dans le labo. Autant dire que là il avait dépassé les bornes, je l’ai envoyé bouler . J’ai préféré à ce moment là partir. On a rompu l’immersion.

  • Quand le chef m’a demandé de porter un immense chaudron rempli d’eau bouillante à la plonge. C’était un peu avant qu’il me hurle dessus. Même avec toute ma bonne volonté je n’ai pas réussi à la porter. Heureusement que l’autre cuisiner s’est précipité à ma rescousse !! C’est que lui-même à du avoir peur pour moi (Imaginez que l’eau bouillante me tombe dessus).
  • Travailler 7h d’affilée à un rythme soutenu, sans une seule pause, ni verre d’eau.

Si ce genre de témoignages au sujet des chefs abusifs vous intéresse, je vous conseille vivement un super compte instagram appelé Je dis non chef. Il regorge d’anécdoctes. #balancetonchef #metoodelarestauration #jedisnonchef

Ce que j’ai appris :

– J’ai appris à découper pleins de légumes ! Alors c’est loin d’être parfait mais je sens que je me suis améliorée, que je vais plus vite. Cela me rassure beaucoup pour l’examen!

– J’ai utilisé un très gros robot pour faire une grosse quantité d’appareil à gâteaux. Moi qui avait peur d’avoir des machines à gérer durant l’examen, cette expérience m’a un peu rassurée.

Ce que j’ai appris sur moi :

Cette première expérience en cuisine dans l’ensemble est  positive malgré le comportement déplorable de mon référent! J’ai pris tout ce que j’ai pu prendre malgré le peu de choses que j’ai faites! J’ai encore appris des autres et un peu plus sur moi-même ! Une chose est sûre c’est qu’ à presque 40 ans, même si j’ai toujours soif d’apprendre je sais que cela ne se fera pas à n’importe quel prix ! Se respecter soi-même c’est mon leitmotiv ces dernières années, donc forcément, trouver un travail où je me sentirai respectée est primordial. J’ai bien changé! Je suis beaucoup plus à l’écoute de mes besoins. Et c’est tant mieux!

– L’univers du traiteur me plait toujours mais mon projet ne prendra certainement pas cette forme-la.

– je suis nulle en calcul mental il faut absolument que je me remette à jour mdr !


Deuxième immersion : un salon de thé

Après la rudesse de mon expérience chez le traiteur, mon travail chez Concer’Thé m’a fait un bien fou. Ce que j’ai vécu chez le traiteur m’avait un peu chamboulé après coup, je me suis mise à douter car je me suis demandée si j’étais vraiment faite pour ce métier et si j’avais pas fait une erreur en choisissant cette voie. En même temps, subir la méchanceté gratuite, le manque de respect, le rabaissement permanent, le manque de pédagogie et la mauvaise foi… Y a mieux pour débuter. On m’avait pourtant prévenu que c’était un monde dur… comme par hasard pour ma première fois, je tombe sur le plus gros des clichés… Au moins ça s’est fait… next !

Je suis contente de moi, de m’être trouvé tout de suite après une autre immersion, pour éviter que cette expérience ne me paralyse et ne me fasse abandonner mes objectifs. C’est que je commence à me connaitre 😅 .

Vous vous dites sûrement que ça n’est pas forcément un choix judicieux que de choisir un salon de thé quand on prépare un CAP cuisine, que c’est plus pour les pâtissiers. Détrompez-vous ça m’a appris des tas de trucs. Pour ceux qui me suivent depuis le début, vous savez qu’il n’y a pas si longtemps, faire une pâte maison c’était juste pas possible pour moi ! J’avais l’impression que je n’y arriverais jamais !   Même si au fil des mois j’ai beaucoup progressé, le salon de thé m’a permis d’apprendre auprès de professionnelles, de réajuster mes gestes et d’apprendre de nouvelles techniques. Notament la technique de la pâte brisée par sablage !!! Quand j’ai vu faire ma référente ça a changé ma vie !!! Je peux dire maintenant sans rougir que je sais faire une pâte brisée lol

En plus des techniques propre aux pâtes et à la pâtisserie, le salon m’a fait découvrir d’autres facettes du métier de la restauration qui m’ont  beaucoup plu : La réalisation des formules de A à Z, le dressage des assiettes, le contact avec les clients, le service en salle, l’utilisation ds fours et autres appareils. Mes référentes m’ont vraiment fait confiance et m’ont donnée beaucoup de responsabilités. Je les en remercie infiniment car grâce à elles j’ai repris confiance <3 . C’est vraiment ce qu’ il me fallait avant de passer l’examen car je commençais à avoir le moral dans les chaussettes.

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caramel au beurre salé


En bonus : Une matinée dans un restaurant bistronomique <3

J’ai eu la chance d’être conviée à passer une matinée chez Le P’tit Mich, suite à l’article que j’ai fait sur eux. J’ai demandé au chef si il pouvait me montrer quelques techniques pour habiller le poisson. J’ai été super gâté car j’ai pu m’entrainer sur 6 queues de lotte et des soles (il y avait même du poulpe mais j’ai pas eu le temps).

Le chef Antoine et son équipe ont été très bienveillants et pédagogues. Ils ont pris le temps de me montrer et de m’expliquer les choses, de me faire goûter leurs préparations en cours, de me donner des astuces pour l’examen et de m’encourager. J’ai pu également préparer des soles meunières avec le chef pour notre repas du midi.  C’était vraiment une chouette ambiance, toute en musique brésilienne en plus 😁🎉 (j’adoree !)

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Mes queues de lotte
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la sole meunière bien maltraitée lol (j’ai vraiment du mal a retirer cette satanée peau!!!)

Je suis vraiment reconnaissante et je me sens privilégiée d’avoir pu passer cette matinée avec une équipe aussi passionnée, jeune et talentueuse, juste quelques jours avant l’examen.  Et cerise sur le gâteau le chef m’a prêté THE livre parfait pour réviser les derniers jours avant l’examen.

Livre Comme un chef techniques et recettes pour réussir
Ce livre regroupe (entre autres) les techniques de bases détaillées avec des photos. C’est impeccable pour revoir rapidement les sauces et autres procédés. En plus il est magnifique et il a également des recettes plus exotiques. Je vous le conseille vivement ! Je pense que je vais me le faire offrir !

Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer quelques productions qu’a réalisées l’équipe devant moi ce jour-là ! ça a l’air miam non !!! Dommage que j’avais pas mon super reflex !!

Toutes ces belles rencontres m’ont fait oublié la première et me donne espoir sur la suite de mes aventures culinaires. Elles me font penser que de très belles choses m’attendent, si je m’en donne les moyens et que je suis sur le bon chemin n’en déplaise à certains.

Croyez en vos rêves les gens et faites de votre mieux ! Votre bonne étoile se chargera du reste!

Publié par :Barbara Trégnier

8 commentaires sur “CAP cuisine en candidat libre : Mes immersions professionnelles en entreprise.

    1. Merci pour tes encouragements mais également pour ton soutien au fil de mes articles ! Ça me touche beaucoup <3 … Je vais garder le groupe CAP d'entrainements si des fois tu veux t'y mettre à la rentrée 😉 . Je t'embrasse belle journée à toi !

      1. J’attends les résultats avec impatience, même si je suis certaine que tu auras ton CAP. Quant à moi, j’ai renoncé à passer cet examen. C’était juste un challenge sans intention de reconversion professionnelle. Et effectivement, c’est loin d’être simple. J’espère que je pourrai continuer à te suivre pour d’autres projets, peut-être ?

      2. Oui je comprends … Avec plaisir je ne suis pas prête d’arrêter mon blog pour le moment donc il évoluera au fil de mes expériences et de mes projets 😉

  1. Je sais que le métier est difficile, sous pression mais quand il y a un manque de respect, il faut dire stop 😁 et tu as eu raison d’arrêter lors de ta première expérience ! En expérimentant dans d’autres structures, ça t’a permis de renforcer ton choix et d’améliorer ta confiance en toi !
    Il faut croire en sa bonne étoile 😉 Claudie

    1. Merci beaucoup Claudie pour ton message !
      Et oui il faut éviter (quand ça nous est possible) les gens toxiques ! Heureusement que j’ai rebondi car je n’aurais peut-être pas passé mon examen si j’avais juste eu cette expérience avec le traiteur. J’aurais douté, je me serais trouvée nulle et incapable … J’imagine tous ces gens dans notre société, qui se font tous les jours rabaisser au travail, ça doit être un calvaire. Je ne l’ai vécu que quelques heures et ça m’a fait douter sur moi et mes projets, je n’imagine même pas la force destructrice des gens malveillants sur du long terme ! … Il est temps que les gens en cuisine (et ailleurs) changent si ils veulent éviter la pénurie grandissante d’ employés. Il est vraiment temps de considérer les gens comme des personnes avec du potentiel et non pas comme des esclaves corvéables à merci… Oui croire en ses rêves c’est vraiment le plus important (parole d’une ancienne pessimiste, aquaboniste, apeurée) ! Je t’embrasse 😉

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